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 Jean-Jacques Mendez, artiste peintre, acrylique

  « Une peinture n’est pas la photographie d’une expérience, c’est l’expérience en soi »

 

À l’instar de cette citation empruntée à Mark Rothko, le travail du peintre Jean-Jacques Mendez ne s’observe pas uniquement comme l’empreinte picturale d’un paysage côtier ou montagneux ou sa restitution fidèle mais se ressent davantage comme une quête de l’expérience. Une expérience chromatique et véritable apte à nous communiquer rigoureusement les sensations de la luminosité d’un horizon en fin de journée, de la chaleur des ombres d’un coucher de soleil ou encore de la quiétude qui émane d’un décor maritime. À la manière du colorfield painting, célèbre mouvement américain et canadien au sein duquel Rothko s’inscrivait lui même, Jean-Jacques Mendez fait de la couleur et de sa mise en matière le sujet privilégié de son œuvre. Se situant dans un entre deux, l’artiste déploie sa pratique de la peinture entre tradition et modernité tant et si bien que la composition de ses toiles s’ancre au sein de frontières aussi familières qu’inexplorées. Devant nous se dressent les contours mystérieux d’une falaise, les lignes tendres d’une chaîne de montagnes ou les courbes du ressac des vagues. Puis, au détour d’une représentation de la nature émerge l’abstraction via la prégnance des bandes colorées, nous livrant ici une allégorie abstraite du paysage et de ses couleurs.

Graphiste et directeur artistique de première carrière, Jean-Jacques Mendez s’exerce à la peinture au lendemain d’un accident l’ayant poussé à réinventer son mode d’expression artistique. Cette nouvelle carrière et cette matière première s’épanouissent dans l’utilisation de l’acrylique sur toiles de lin devenant alors son moyen d’expression de prédilection et évoluant au fil des années. Sans dessin préparatoire, l’artiste peint à main levée et d’après mémoire dans le calme de son atelier révélant ici une mémoire photographique douée d’une capacité flagrante d’observation des paysages ainsi que d’une habilité indéniable à rendre les traits de cette nature sauvage et à en saisir ses lumières. Les aplats pigmentés et rectilignes s’agencent parfois en un subtil camaïeu imbriqué au creux de reliefs et parfois au contraire, s’ordonnent en une rupture chromatique franche et invasive offrant toute sa profondeur à la composition. Jean-Jacques Mendez est également musicien et compositeur depuis de nombreuses années et cette sensibilité se retrouve dans son travail plastique puisque ses œuvres s’entendent autant qu’elles se regardent. Des strates bigarrées qui s’envisagent alors telle une traduction musicale des reliefs naturels, telle une évocation de vibrations rendues graphiquement et qui nous transportent de manière quasi hypnotique, vers un paysage sonore et bucolique que l’on apprivoise au fur et à mesure. Dans une harmonie visuelle, textuelle et symphonique, l’artiste nous propose une allégorie abstraite du paysage en séquences colorées. 

Sarah Gourtay

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